Mathieu Tremblin
Galerie Quatre
du 5 mai au au 23 juin 2018 | vernissage le vendredi 4 mai
Depuis 2004, Mathieu Tremblin a réalisé près de 400 actions et interventions urbaines commissionnées ou non en solo ou en collaboration avec plus d’une cinquantaine d’artistes et citoyens dans plusieurs villes d’Europe, notamment par la mise en œuvre de projets participatifs, contributifs, collaboratifs ou de programmations. En 2017 après plusieurs participations à des expositions collectives, il rejoint la galerie quatre et prépare sa première exposition personnelle dans ce cadre.
« Un parfum de déjà-vu » est la première exposition personnelle de Mathieu Tremblin à la galerie Quatre, Arles.
Priori de l’exposition, ce « parfum de déjà-vu » évoqué par le titre relève d’une double impression que l’artiste cherche à cerner, en regard du développement de sa pratique artistique urbaine depuis plus d’une dizaine d’années, et qui l’a amené à de multiples expérimentations tant en terme de formats de documentation que de diffusion.
D’une part, le déjà-vu appréhendé comme un effet de la mémétique (Susan Blackmore) — un processus anthropologique de copie et de transformation —, puisque les œuvres se référent à un répertoire de formes que Mathieu Tremblin a constitué depuis 2004 (notamment en collaboration avec David Renault sous le pseudonyme des Frères Ripoulain) par le biais de veilles et d’enquêtes urbaines.
D’autre part, le déjà-vu perçu comme relevant du caractère allographique des pratiques artistiques urbaines, puisque les gestes, actions, interventions dans la ville ne peuvent jamais être circonscrits à leur seule documentation ; une documentation elliptique par essence, parce que produit d’une subjectivité tierce (a minima, un appareil photo) qui vient substituer à la réception directe de l’expérience une forme de récit, textuel et/ou visuel : celui, autorisé de l’artiste (Jean-Marc Poinseau).
Transformations silencieuses et anonymes durant leur temps d’existence propre dans l’espace urbain, il s’agit avec « Un parfum de déjà-vu » de reprendre ces gestes, actions, interventions ou processus, de les déplacer, de les postproduire ou les prolonger dans l’espace de la galerie au-delà du prisme de la documentation et de sa diffusion, pour elle-même.
Rebus, traces, artefacts, documents de travail sont réinvestis pour composer un corpus de pièces uniques ou de multiples qui questionnent les rapports de force existant entre urbanité et urbanisme, entre usages et gouvernance. L’enjeu de cette postproduction est de mettre en évidence la manière dont un artiste peut développer une pratique artistique fondue dans la vie de tous les jours et existant en dehors des espaces dédiés à l’art et, par le biais de l’appropriationnisme et du détournement, constituer une adresse à l’attention d’un passant non-initié.
Exposition à venir :
JJ PEET « SORCERY SCANNER : the waiting room »
Vernissage 1er juillet 2018
du 2 au 31 juillet 2018
performance de l’artiste le jeudi 5 juillet 2018