UGO SCHIAVI – GARGAREÔN
Ugo Schiavi, Favet Neptunus Eunti, 2021 © François Deladerrière 2021
Ugo Schiavi – Gargareôn
Musée Réattu
Du 6 novembre 2021 au 15 mai 2022
Horaires d’ouverture
de 10 h à 17h du mardi au dimanche du 2 novembre au 29 février
de 10h à 18h du mardi au dimanche du 1er mars au 31 octobre
Fermé le lundi
Ugo Schiavi
Tel un archéologue du monde actuel, Ugo Schiavi s’intéresse à l’évolution des espaces naturels et urbains, à la transformation des matériaux, à l’actualité des mouvements sociaux et politiques. Son œuvre, empreinte de l’esthétique de la ruine, semble s’employer à fabriquer de nouveaux vestiges, qui fixent dans la matière les traces de la vie contemporaine tout en faisant résonner le passé des villes qu’il arpente. Se présentant sous la forme de fragments de corps réels ou fictifs, érodés par le temps et transformés par l’environnement, ses sculptures sont obtenues à partir de moulages, d’assemblages, d’agglomérats.
Ses recherches les plus récentes s’orientant vers des créatures hybrides et chimériques, elles ont trouvé à Arles et à proximité du Rhône – lieu de résidence de la Tarasque ou encore du Drac, son alter-ego arlésien, censé résider sous le Grand Prieuré – un terreau particulièrement fertile pour se développer. Il a donc entrepris ces derniers mois de croiser des sculptures repérées dans le musée – des gargouilles du Grand Prieuré, moulées sur place, mais aussi des sculptures en plâtre héritées de l’ancienne école de dessin d’Arles, elles-mêmes copies d’antiques célèbres comme la Vénus d’Arles ou le Laocoon – avec divers éléments rapportés, de façon à tisser ensemble un regard neuf sur ces témoignages artistiques du passé et une réflexion sur l’évolution de sa propre
sculpture, qui se nourrit de l’expérimentation constante de matériaux très divers : plâtre, béton, élastomère, plastiglomérat, déchets en tout genre.
L’exposition « Ugo Schiavi. Gargareôn » (gargareôn, racine grecque du mot gorge, qui renvoie directement aux gargouilles dont il a utilisé les formes et la symbolique) met en scène une vingtaine d’œuvres se situant à la croisée de la statuaire classique et de l’installation contemporaine.
La présence du Rhône innerve la présentation, qui intègre la diffusion d’un film en images de synthèse, co-réalisé avec l’artiste Jonathan Pêpe, dont le courant nous emporte à la rencontre d’une Arles imaginaire et nous plonge dans les eaux constellées de vestiges archéologiques et de monuments soudainement engloutis..
Ugo Schiavi, Gargareôn-Navigator, 2021 © François Deladerrière 2021
Ugo Schiavi et Jonathan Pêpe, Main-Stream-Memory (film et installation), 2021 © François Deladerrière 2021
Musée Réattu
10 rue du Grand Prieuré
13200 Arles
contact
Patricia Serres
04 90 49 37 58
Le musée Réattu, ancien Grand Prieuré de Malte, musée des beaux-arts de la ville d’Arles doit sa destinée à Jacques Réattu (1760-1833), peintre arlésien et Grand Prix de Rome, qui en fit sa maison, son atelier et le laboratoire de ses rêves. Devenu musée des beaux-arts d’Arles en 1868, il conserve toute son œuvre et sa collection personnelle, dont un extraordinaire portrait de Simon Vouet (1620) et la donation Picasso : 57 dessins offert en 1971 par l’artiste, et deux portraits (Maria Picasso Lopez, 1923 et Lee Miller en Arlésienne, 1937).
Alechinsky, Prassinos, Buraglio, Richier, Zadkine, Weston, Adams, Man Ray, Brassaï, Doisneau… Peinture, sculpture, dessins, photographie, art sonore… le musée conserve également une lettre de Van Gogh à Gauguin. Le musée Réattu réinvente régulièrement les accrochages pour faire découvrir l’art autrement.
Ouvert à la photographie dès les années 60 (Weston, Doisneau…), enrichi par des dons d’exception (Picasso, Alechinsky…), très sensible à la sculpture (Richier, Grand…), le musée s’ouvre aussi à l’art sonore. Lieu de confluences pratiquant la commande aux artistes et le mélange des disciplines, le musée Réattu invite à découvrir l’art autrement.