Johanna-Maria Fritz
Galerie Anne Glergue
du 3 juillet au 31 août 2018 | vernissage le mardi 3 juillet à 18h30
© photo ci-dessus | Alex Omar, Gaz, Palestine © Johanna-Maria Fritz
Lorsque j’ai découvert les photographies de Johanna-Maria Fritz sur l’art du cirque dans les pays en conflits armés, j’ai été saisie d’étonnement. Comment est-il possible que ce type de divertissement puisse exister dans ces pays où tout semble interdit ? Gaza, Kaboul, Bamyan, autant de villes qui évoquent la misère et le désespoir à leur simple nom prononcé.
Pourtant, c’est là que les clowns continuent de rire, de jongler devant le mur de la bande Gaza. En observant de plus près, j’ai été frappée par l’intensité du regard d’une jeune femme de 23 ans, partie en solitaire, témoigner de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes qui ont choisi la liberté quel qu’en soit le prix. Immergée dans leur intimité, elle les a suivis pendant plusieurs mois dans sa propre caravane, faisant ainsi partie intégrante de la troupe.
Johanna-Maria Fritz a des valeurs profondes, sa loyauté envers cette communauté qui sait transformer les contraintes politiques en spectacle public l’oblige à la plus grande prudence afin d’éviter le danger permanent.
Aucun voyeurisme dans ces images, un témoignage doux, rempli de respect qui nous démontre que tout est possible pour offrir un sourire aux enfants au milieu de la guerre, de la poussière, de la pauvreté. Les petits spectacles véhiculent de grands espoirs, le cirque itinérant fait son chemin, étape après étape. Pour une femme, quelle plus grande fierté que de s’exhiber devant un homme en public en jonglant avec des quilles ? Un défi à la parité dans les pays où la condition féminine est mise à mal.
Née à Berlin, Johanna-Maria Fritz travaille en argentique à l’Hasselblad. Elle a publié ses reportages dans de nombreux magazines internationaux, elle est lauréate du Prix Inge Morath en 2017. Elle poursuit son travail sur l’univers du cirque au Moyen Orient.