Stanislas Blohorn – Étang de Vaccarès

Projet Delta

Belle Beau

Du 3 au 22 août 2023

Horaires d’ouverture de 14h à 18h ou sur rdv

Stanislas Blohorn

Durant les Rencontres de la Photographie, la Galerie Belle [bel]. n.m .Beau [bo]. n.f .offre une rencontre inédite avec un « Artiste Gardian ».
Nous avons rencontré Stanislas Blohorn à La Cabane du Pêcheur Fou où il avait mis en scène ses photos d’installations de crânes de taureaux plantées sur l’étang du Vaccarès. Il nous avait alors raconté son histoire.
Stanislas utilise la photographie comme médium ; inspiré, immergé et empreint d’un territoire qu’il connaît intimement.
Durant le COVID, il choisit de se confiner dans la manade de son grand-père, haut lieu idéalisé de son enfance. Il y passe deux ans et demi seul, ou presque à s’occuper du cheptel avec Patrick Alarcon, le chef des gardians. Il apprend à conduire les taureaux à travers les marais salants, les nourrir, les marquer au fer, assister aux saillies et même les abattre lorsque le décret gouvernemental tombe. « Les taureaux à l’abattoir ! » « Un carnage. Tuer des animaux élevés pour le combat qui n’auront jamais vu l’arène », raconte-t-il.
Stanislas Blohorn a alors décidé de revendiquer son appartenance à la Camargue, la beauté de ses bêtes et de son territoire, la tradition des gardians, son identité-même.
Au mépris des règles, c’est une centaine de têtes ensanglantées qu’il charge dans le camion. Cent crânes qu’il dresse sur des piquets dressés vers l’horizon, la Méditerranée.
Son installation évoque les taureaux, les rares, libérés après la corrida, enterrés avec honneur, ensevelis dans la vase, face à la mer. Il donne à cette première installation le nom de « massacre ». Il y appose sa signature, un triangle dessiné qui représente le Delta. Le Delta, c’est cette Camargue, mais aussi toutes les « Camargues » du monde, zones humides dont la fertilité est source de vie.
Stanislas Blohorn a déjà présenté ses crânes dans notre galerie dotée d’une ancienne écurie à l’Hôtel de Grille, rue de l’Hôtel de Ville, à Venise et cet été, pendant les Rencontres, la façade de l’Hôtel Jules César.
Ses installations documentées deviennent des œuvres conceptuelles, des « photo-massacres », un hommage à Baroncelli, Mistral, Pranishnikoff et tant d’autres qui aimaient la Camargue.
Dans le verre, en sculpture, Stanislas s’essaye à contenir ce monde condamné à disparaître, des reliques, une dent de taureau, des barbelés, de la salicorne, etc.

Une partie des fonds réunis durant l’exposition servira à créer sur ces terres au bord du Vaccarès, des œuvres in situ portées par le projet Delta.

Stanislas Blohorn – The Wild Man of Camargue – 2’7

Notre galerie a connu plusieurs incarnations arlésiennes, l’Hôtel de Grille, l’Espace Sinibaldi et maintenant un nouvel écrin Art Déco dans la grande rue, au 3 boulevard Clemenceau. Pia Camilla Copper et Julien Batifol sont heureux de vous accueillir dans leur nouveau lieu.