ANATOMIE DU TOMASON

Un exemple de tomason à Arles

Anatomie du tomason

Le café japonais

Le 18 août 2022

Présentation le 18 août à 20h

Ouverture de 20h à 23h

Sylvain Cardonnel

Akasegawa Genpei (1937-2014) rédige un chapitre inédit de l’Histoire de l’art et du baseball, avec la découverte du premier hyperart-tomason, le 17 mars 1972, à Tōkyō dans le quartier de Yotsuya.
L’appellation tomason qui vient compléter le néologisme chōgeijutsu (littéralement « au-delà de l’art, qui transcende l’art » : hyperart) est un hommage facétieux au joueur de base-ball américain Gary Thomasson dont les non-performances illustrent la définition d’un hyperart-tomason : « Objet dépourvu de sens et d’utilité mais qui n’en continue pas moins à exister dans une société productiviste comme la nôtre ».
Escaliers ne servant qu’à monter ou à descendre, portes murées, ponts et tunnels inutiles, portes en hauteur s’ouvrant sur le vide, auvents ne protégeant rien, tomason de type explosion atomique ou Abe Sada, la typologie rassemble une dizaine de cas, ayant en commun d’exhiber leur inutilité tout en témoignant d’un souci de conservation. Inutilité et conservation, ces deux caractéristiques rapprochent un tomason d’une œuvre d’art. La perte de fonction, en leur conférant une intensité existentielle, les élève au rang d’objets dotés d’une valeur esthétique inédite. La différence, essentielle et subversive, distinguant le tomason de l’œuvre d’art est de ne pas avoir d’auteur et d’être dépourvu d’intention.
Akasegawa Genpei, figure centrale de l’avant-garde japonaise des années 1960, inaugure un questionnement original et décalé sur l’art, l’objet, l’intentionalité et l’auteur.
Méditation originale sur le regard et l’observation urbaine, capable de convoquer aussi bien Marcel Duchamp (1887-1968) que Sen no Rikyū (1522-1591, célèbre maître de thé de l’époque Azuchi Momoyama), cette rencontre propose une réflexion originale sur l’art au croisement des esthétiques occidentale et japonaise.

Traducteur de Murakami Ryu, lauréat en 2008 du prix de la Fondation Konishi, titulaire d’un doctorat en philosophie, Sylvain Cardonnel enseigne dans le cursus Art & Media de l’université Ryukoku à Kyōto, où il réside depuis 1989.

 

LE CAFÉ JAPONAIS

43, rue du 4 septembre
13200 Arles

contact
Hervé Humbert
06 95 87 00 83

Salon de thé nippon, café berlinois et lieu de culture, « le café japonais » est un lieu de vie, d’échange et de rencontre autour de la culture au sens large, du design, des arts visuels ou sonores en particulier.
Expositions, événements et concerts seront programmés tout au long de l’année.