Roberto Donetta – Quatre fillettes au milieu des plantes | 1900-1932/1993 – Courtesy : www.archiviodonetta.ch

La Complicité

Fondation Van Gogh Arles

Du 27 juin au 13 septembre 2020

Week-end inaugural samedi 26 et dimanche 27 juin de 10h à 18h (gratuit sur inscription)

Roberto Donetta (1865-1932)
Natsuko Uchino
Rose Lowder
Cyprien Gaillard
Marie Varenne
Vincent van Gogh

Roberto Donetta, né en 1865 à Biasca, est vendeur de graines et pratique la photographie de manière autodidacte. Cette passion, « trop chère pour un passe-temps, trop peu lucrative pour un travail » (selon les mots de l’historien Antonio Mariotti) le conduit à laisser derrière lui près de cinq mille plaques de verre qui sont aujourd’hui conservées dans la Casa Rotonda, la maison où il a vécu et où il est décédé. Très peu sont datées, d’autres ont été détruites ou égarées. Il faudra attendre les années 1990 pour que ses productions reçoivent l’attention dûment méritée et conduisent à des présentations.
Cette oeuvre photographique se voit accompagnée d’autres présences artistiques, à commencer par celle de Vincent van Gogh. Square Saint-Pierre au soleil couchant (1887), nouveau prêt annuel du Van Gogh Museum à Amsterdam, raconte un coin de nature à l’abri du bouillonnement de la capitale. Il est observé depuis Montmartre, où l’artiste séjourna deux ans avant de gagner Arles en février 1888.
Cet heureux dialogue se poursuit avec le travail d’une vidéaste expérimentale, Rose Lowder, née en 1941 au Pérou, ainsi qu’avec celui, nourri par l’argile, de Natsuko Uchino, née au Japon en 1983. Basées non loin de la ville d’Arles, ces deux artistes capturent le paysage, se saisissent de la terre ou des fleurs pour en faire des alliées sensuelles et cognitives par le biais de films au format 16 mm ou d’installations mêlant poteries et organismes vivants. L’expérience du sensible ainsi créée est prolongée par la présence de bouquets, au sein même des salles d’exposition, cueillis et assemblés par Marie Varenne, fleuriste qui mêle fleurs sauvages et cultivées, feuillages et graminées de Camargue, où elle réside.
En contrepoint, les têtes excavatrices de Cyprien Gaillard intronisent des formes issues directement des terrains de construction, là où la terre est abîmée et transformée. Si le rapport au paysage dans l’oeuvre de Gaillard est spécifique, il convoque aussi, à travers notamment l’utilisation d’une pierre semi-précieuse de l’Utah, le land art et particulièrement Spiral Jetty (1970) de Robert Smithson.
Pour finir, de modestes peintures représentant des accidents et leur résolution miraculeuse se nichent dans l’une des salles de la Fondation, en écho à la précédente exposition présentée, « … et labora ». Ces ex-voto provençaux véhiculent une imagerie populaire qui fait cas des points de bascule de vies fragiles et réglées par les rites.

 

© Roberto Donetta - Fondation Vincent Van Gogh

© Roberto Donetta avec sa valise de graines dans une cour près de la Casa Rotonda à Casserio 1900-1932/1993 – Courtesy : www.archiviodonetta.ch

© Roberto Donetta - Fondation Vincent Van Gogh

© Roberto Donetta – Mise en scène dans une cour : Roberto Donetta et sa femme Linda, la tête entourée d’un panier, et leurs enfants Brigida et Saul | 1900-1932/1993 – Courtesy : www.archiviodonetta.ch

© Roberto Donetta - Fondation Vincent Van Gogh

© Roberto Donetta – Jeune garçon devant une toile de fond tenue par une personne partiellement cachée | 1900-1932/1993 – Courtesy : www.archiviodonetta.ch

© Roberto Donetta - Fondation Vincent Van Gogh

© Roberto Donetta avec sa valise de graines dans une cour près de la Casa Rotonda à Casserio | 1900-1932/1993 – Courtesy : www.archiviodonetta.ch

Fondation Van Gogh Arles

35 ter rue du Docteur Fanton
13200 Arles

contact
Nacéra Ouache

La Fondation propose une approche unique de Vincent van Gogh en explorant la résonance de son œuvre et de sa pensée avec la création artistique actuelle.
C’est à Arles, où Vincent atteint l’apogée de son art lors de son séjour de février 1888 à mai 1889, que Yolande Clergue convie dès 1983 des créateurs contemporains à rendre hommage au peintre en faisant don d’une œuvre. Grâce au mécène Luc Hoffmann, une fondation reconnue d’utilité publique est créée en 2010. La municipalité met à sa disposition l’hôtel Léautaud-de-Donines, demeure prestigieuse du xve siècle qui, réaménagée par l’agence d’architecture Fluor, offre depuis 2014 plus de 1 000 m2 d’exposition. Le parti pris résolument contemporain est confirmé par l’intégration au bâtiment de deux œuvres permanentes de Raphael Hefti et Bertrand Lavier.
Tout au long de l’année, grâce aux partenariats établis avec des collections publiques et privées, la Fondation présente une ou plusieurs toiles de Vincent en regard d’oeuvres d’artistes contemporains – tels Roni Horn, David Hockney, Urs Fischer ou Alice Neel. Sont également exposés les maîtres qui l’ont inspiré, Jean-François Millet et Adolphe Monticelli en premier lieu. Outre ces expositions monographiques ou thématiques, la Fondation met en lumière les évolutions culturelles et techniques contemporaines de Van Gogh, les affinités de ce dernier avec d’autres artistes et expressions artistiques, lors de symposiums. La médiation et la programmation pédagogiques sont au cœur des préoccupations de la Fondation qui accompagne les différents publics à travers des visites, des activités créées sur mesure ainsi que des ateliers dédiés aux élèves des établissements scolaires d’Arles et des alentours. La boutique de la Fondation, pensée comme un lien lumineux, coloré et mouvant entre le bâtiment d’origine et son aménagement contemporain, accueille le visiteur dans cette vive clarté si chère à Van Gogh.
La Fondation exauce aujourd’hui son vœu de créer à Arles un lieu de réflexion, de production artistique et de dialogue fertile entre créateurs.